La mise en place d'une logique compétence dans un EPST

/ En dépit de ce que l'on pourrait penser, la logique compétence n'est pas incompatible avec le statut d'établissement public : la fonction publique s'en sert pour se réformer et se moderniser. Le Cemagref, quant à lui, est un petit établissement à taille humaine, dans lequel une telle démarche peut être entreprise, ceci à la condition d'une plus grande collaboration entre les services et d'une formalisation de sa politique RH. Dans ce mémoire, à travers le cas spécifique du Cemagref, nous présentons les difficultés, que peut rencontrer toute organisation, à construire, implémenter et rendre opérationnelle une logique compétence. Ces difficultés, certes exacerbées par les questions statutaires soulèvent en réalité des questions sous jacentes et fondamentales, nous offrant l'occasion d'élargir le débat. En quoi la logique compétence est-elle légitime ? Est-il vraiment nécessaire d'adapter nos organisations à cette nouvelle mode? Gérer des individus en fonction de leurs compétences semble rationnel dans le monde du travail. Une organisation fonctionne parce que ses ressources humaines sont compétentes, d'autant plus aujourd'hui, alors que les compétences comportementales et l'adaptabilité des individus sont devenues des éléments nécessaires pour être réactif et compétitif sur un marché.Pourquoi est-elle mal vécue par les employés de manière générale ? Chaque individu craint ses propres défaillances, ceci encore davantage si elles peuvent mener à son exclusion du système. La logique compétence renvoie l'individu à sa peur profonde d'être mal jugé et exclu, car elle implique une évaluation en fonction de compétences, par nature contingentes. Cependant, nous devons souligner que certains considèrent l'aspect positif de cette logique de GRH et sont satisfaits de voir leurs compétences reconnues : c'est le cas de certaines personnes au Cemagref.