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Caractérisation des sécheresses et étiages extrêmes

/ Les sécheresses récurrentes que connaît la France depuis l’été 2003 et notamment celle du printemps 2011, de l’été 2015 ou encore de ce printemps, ont rappelé la sensibilité de nos systèmes aux extrêmes hydrologiques et à la disponibilité de la ressource en eau, et des enjeux de l’adaptation dans la perspective du changement climatique. Les sècheresses, qui se définissent comme un déficit hydrique anormal sur une période prolongée se déclinent en différents types, météorologique pour un déficit de cumul de précipitation, agricole ou édaphique pour l’humidité des sols, hydrologique pour les débits des cours d’eau ou le niveau des nappes. La caractérisation des situations de sécheresse ou d’étiages sévères impliquent aussi de pouvoir passer de données locales à une notion d’événement intégrant des dimensions spatiales, temporelles et aussi une métrique sur l’intensité du phénomène. S’il n’existe pas d’indicateur de sécheresse universel, l’Organisation Mondiale de la Météorologie a préconisé l’utilisation du Standardized Precipitation Index (SPI), pouvant être adapté à d’autres variables hydrologiques comme l’indice d’humidité des sols (Soil Wetness Index) caractérisant le pourcentage d’eau du sol disponible pour la végétation (projet ClimSec). Ces indicateurs utilisés en opérationnel pour le suivi hydrologique national permettent aussi une analyse de la variabilité passée des sècheresses à partir de chroniques pluviométriques anciennes ou de réanalyses hydrométéorologiques. La disponibilité de chroniques anciennes homogènes et suffisamment denses est ainsi indispensable pour qualifier le caractère exceptionnel d’un évènement extrême. Ainsi, on peut analyser les sècheresses météorologiques depuis la fin du XIXème siècle à partir des séries pluviométriques homogénéisées tandis que le diagnostic sur les situations de sécheresses du sol est principalement disponible depuis 1959. En matière d’étiage sévère, les données de débit sont principalement disponibles depuis les années 1950 en France et des méthodes de reconstruction des étiages plus anciens ont dû être développées pour mettre en perspective les situations observées ces dernières années par rapport aux évènements majeurs de la fin du XIXème siècle et début du XXème siècle. De nombreux outils et diagnostics sont donc aujourd’hui disponibles pour cette caractérisation des situations de sécheresse en temps réel mais les besoins opérationnels s’élargissent à présent sur les horizons prévisionnels allant de la saison aux échéances du changement climatique. Dans le cadre du projet Euporias, financé par l’Union Européenne, un prototype de prévision saisonnière hydrologique a été développé avec l’EPTB Seine Grands Lacs et évalué en termes de service rendu à l’utilisateur. En climat futur, les résultats du projet ClimSec (2008-2011) sur l’évolution attendue des sécheresses en France pourront être prochainement remis à jour dans le cadre du projet CHIMERE avec l’Agence de l’Eau Rhin Meuse.

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