La réhabilitation des claires de sartières. Opportunités et contraintes sur le marais de l'estuaire de la Seudre.

Les marais de l’estuaire de la Seudre ont été aménagés depuis le XIIème siècle afin de développer une économie : l’exploitation du sel assura la richesse et la prospérité du marais jusqu’au XVIIème siècle, puis fut remplacée par l’exploitation de l’huître lorsque la saliculture périclita. Le maintien d’activités économiques est essentiel à la préservation du marais et de son paysage. Ainsi, les claires de sartières, unités particulières des marais construites sur l’estran à l’avant des digues et submersibles naturellement aux marées de moyen coefficient, ont été abandonnées dans les années 1970 à cause de leur difficulté d’accès. L’abandon de ces parcelles a permis à la végétation halophile caractéristique des prés salés de les recoloniser, entraînant au fil du temps un atterrissement de ces claires et une perte de ce paysage caractéristique. Aujourd’hui, certains professionnels qui souhaiteraient remettre en exploitation ces claires sont bloqués par un contexte juridique contraignant. En effet, ces claires sont cadastrées sur du domaine public maritime, sont soumises à la loi sur l’eau et sont incluses dans le périmètre de protection Natura 2000. En outre, le manque d’informations sur la présence et l’état de conservation des habitats d’intérêt communautaire lagunes côtières et prés salés atlantiques sont un frein supplémentaire à la réhabilitation de cette entité singulière des marais. Il convient donc aujourd’hui de mettre en place une concertation avec les différents acteurs concernés du territoire afin de déterminer si une réhabilitation est souhaitable et réalisable tout en conservant une mosaïque d’habitats qui fait la richesse de ce milieu. (résumé d'auteur)